Posts Tagged ‘Série B’
The Misfits (Nier)
Nier jure dans le paysage vidéoludique actuel, et ce dès la boucle d’accroche : une jeune fille à la voix rauque traite un certain « Weiss » de « dumbass » et de « little bitch ». Elle, c’est Kainé, qui se balade en nuisette et en petite culotte et trimballe partout deux épées mastoques et sa mauvaise humeur. Sa petite culotte est fermée à l’arrière par un ruban de soie qui laisse plus qu’entrevoir la raie des fesses. Elle a peur de rien Kainé. Weiss, c’est un bouquin volant qui parle comme un acteur shakespearien, a des problèmes de famille et crache des boulettes comme dans un shmup. Ajoutez un gamin aveugle qui se transforme à un moment sans qu’on sache bien pourquoi en clone du Mr Jack de Burton, et vous obtenez la fine équipe de déviants qui traînent avec Nier, le héros éponyme du jeu de Cavia.
Fantasia chez les ploucs (The Precursors)
Cadet de l’espace, on pense prestige, voyages interplanétaires, plan retraite sur une Lune paradisiaque… A peine entré à l’académie, je me voyais Shepard ou Master Chief, j’étais un jeddaaye. Mais il faut bien le dire, une fois le tutoriel aussi violet que virtuel passé, on a beau sortir en tête de sa promo, on en bave. Je débarque sur Goldin, tu parles du rêve : astroport de troisième classe, un désert venteux, des locaux qui parlent moitié russe moitié anglais, la Tatooine du pauvre. Et je te raconte pas les supérieurs. « Ah ah j’ai bien connu ton père que me fait le commandant, maintenant va me chercher un paquet d’épices sur la lune d’à côté, et ne traîne pas en route les chiens sauvages ont du mordant là-bas ».
Gentil bâtard (Divinity II Ego Draconis)
Quand j’arrive au petit pont sur la rivière, je suis pas beau à voir. Le mage gobelin m’a crêpé les cheveux façon barbecue avant que j’éteigne sa tribu, les hordes de squelettes sauvages m’ont mordu, griffé et un petit peu éviscéré, je pue de la gueule à force de m’être versé de longues rasades de vin, de potions au goût douteux, et de bière trappiste afin de regagner quelques gouttes d’énergie magique, et d’ailleurs les munitions manquent. Petit Poucet de la castagne, on me suit à la trace grâce aux cadavres pas tous biodégradables que je sème dans les bois. Bref, pas de l’excursion de petit joueur, tu repasseras pour les sensations bucoliques. Et là, cinématique, arrive un agent immobilier qui me propose d’acheter une maison pas cher dans le village du coin. Ca doit être la crise épique des subprimes dans la contrée. Mec, à cinquante mètres y’a une TOUR EN RUINES OU VIT UN MAGE DRAGON ZOMBIE, et le TEMPLE DU MAL MALEFIQUE DE LA NUIT ET SES HORDES DE ZELOTES est à quoi ? deux cent mètres à droite ? Quesse tu fais là ? Tu veux me vendre une maison ? Et puis quoi encore, une cheminée en pierre de taille et un monte-personne ? C’est que j’ai un univers à sauver moi.
Croquemitaines (Aliens Vs Predator 2010)
Pouvant difficilement prétendre lutter contre les Gears of War, Halo ou autres GTA, les productions occidentales de Sega se sont installées cette génération dans la sympathique série B, ce qui nous a valu de musculeux jeux mineurs comme Condemned ou Viking : Battle for Asgard, avec au programme du sang, des frissons et des coups de latte. Rien de surprenant à voir l’éditeur nippon récupérer la série majeure du film d’exploitation, qui a déjà de solides antécédents vidéoludiques, pour produire une rugueuse série B, confiée qui plus est à Rebellion, déjà responsable de deux titres marquants dans la série, en 1994 sur Jaguar et en 1999 sur PC : on sait à quoi s’attendre.
La grosse bêta (Alpha Protocol)
Pendant une bonne demi-douzaine d’heures, le temps que démarre réellement Alpha Protocol, se demander ce qu’on fiche là : qui avait pu recommander ce machin ? Un Third person shooter de quatrième zone, ses mini-jeux agaçants, son jeune premier lisse et ses raclures de boss, son univers techno-thriller-militaristico-conspirationniste usé avant d’avoir servi… N’en jetons plus, ce n’est plus une ambulance, mais un tombereau destiné à conduire les responsables d’Obsidian en place de Grève avant la déportation en Nanaristan. A moins que…
Fanservice (Ghostbusters, The Video Game)
Tout bien considéré, si je devais désigner les héros de mon enfance, ce ne serait ni sur Tintin ni sur Batman que s’arrêterait mon choix, pas plus que sur ce bon vieux Magnum ou sur Mr T. Tous les matins avant de partir à l’école, vers la mi-temps des années 80, entre deux vannes déjà éculées de William Leymergie, je ne ratai pas un épisode du dessin animé SOS-Fantômes. Je ne te raconte même pas l’effet que me faisaient les films, surtout le premier, réalisé en 1984 par Ivan Reitman, pellicule majeure de la geek-pride. Ils avaient le total-look nerdy (les lunettes et les cheveux d’Harold Ramis alias Dr Egon Spengler), des doctorats à ne plus savoir qu’en faire, et pourtant ils étaient funky, rapportèrent une véritable fortune aux producteurs, et Bill Murray était l’homme le plus cool de tous les temps.
Le roi de la bagarre (TNA Wrestling)
Tu m’aurais dit il y a quelques semaines que je consacrerais un article élogieux à un jeu de catch sur téléphone portable, je t’aurais sans doute regardé de travers, un rien vexé. Aujourd’hui, tu me manquerais de respect, je partirais d’un rire machiavélique, avant de t’attraper par les cheveux pour te cogner la tronche sur le plancher, tout en te traitant de résidu de patate pourrie tout juste bonne à faire de la purée. Tout ça à cause de TNA Wrestling, catch-RPG sur portable Apple du studio québécois Longtail Studio (financé par Gérard Guillemot, co-fondateur d’Ubisoft). Il paraît que le catch revient à la mode, ça doit être le retour du glam. Mais je ne fais pas les choses à moitié, moi : la TNA, Total Nonstop Action, pas moins, c’est de la fédération de seconde zone, de la vraie, pour les vieilles brutes sur le retour façon Hulk Hogan et les jeunes ambitieux cramés comme Gore, le joli bébé de 120 kilos de muscles que j’ai décidé de mener à la gloire. En slip orange.
Jeu monstre (FDT 2017)
Allez, arrête avec les blockbusters, parle nous un peu de série B, me demandes-tu ? Fort bien lecteur, je vais faire mon possible pour te complaire. Connais-tu Force de défense terrestre 2017 ? Le troisième volet de la série Chikyû Boueigun. Un third person shooter, un de plus sur Xbox 360, un des plus cheaps aussi, puisque Sandlot l’a développé pour la collection budget Simple Series de D3, qui compte bon nombre de nanars et quelques perles, et que tu as pu croiser dans les bacs de promotions, édités par Agetec ou 505 Games. Inspiré des kaijū eiga, ces films de monstres géants dont la mode est lancée en 1954 par le fameux Godzilla d’Ishirō Honda, FDT partage avec ses modèles ses effets spéciaux en toc, ses lézards craignos, et une fort réjouissante débilité, puisque la Terre — c’est-à-dire Tokyo et ses environs — est envahie par une cohorte de fourmis géantes en caoutchouc, parachutées par de titanesques soucoupes volantes en fer blanc, et accompagnées d’une pléthore de mastodontes robotiques, d’araignées bondissantes de la taille d’un bus, de colossaux mécha-dinosaures. Autant dire qu’il sera ton devoir, en tant que joueur, d’exploser ces affreux au lance-roquettes.
Pour une poignée d’euros (Shadowgrounds et Survivor)
Quand tu déniches un titre pour une poignée d’euros, tu modifies en conséquence tes attentes. Tu en voudrais presque au jeu qui aurait l’outrecuidance de te captiver des heures durant, tandis que tu te serais lassé au bout de quelques parties de la dernière nouveauté payée au tarif fort. Au fond du bac de promotions, tu recherches le douteux, l’interlope, la série B que tu seras le seul à évoquer d’un air entendu. Le jeu pas réussi mais presque.
Viking : Bataille pour le jeu mineur
2008 a été l’année du viking vidéoludique. Oh, rien d’une lame de fond, mais tout de même une petite poussée de fièvre nordique, qui a eu pour les développeurs sautant dans le drakkar des résultats variés : un triomphe attendu (Wrath Of The Lich King, qui nous envoie farmer dans les fjords), un bide tragi-comique tout aussi prévisible (Too Human), et un Viking : Battle for Asgard reçu dans la franche indifférence. A présent que ce dernier, comme tout jeu édité par Sega qui se respecte, se déniche pour une bouchée de rollmops, il sera peut-être considéré avec une plus grande bienveillance : celle qui convient à un jeu mineur, mais pas déplaisant.